Après avoir notamment
interrogé Jean-Pierre Pernaut, journaliste à TF1, nous nous sommes entretenus avec Paul Quilès, ancien ministre et maire de Cordes-sur-Ciel (Tarn), élu plus beau village de France en 2014. Il nous confie sa vision de la préservation du patrimoine local, et le rôle que les énergies vertes peuvent tenir dans les villages.
En période de promotion des énergies vertes, comment un village rural peut, à son niveau, participer et changer certaines habitudes ?
Paul Quilès : C’est un enjeu très important. La région Occitanie s’est donnée pour objectif de devenir la première région à Énergie Positive d’ici 2050, ce qui implique de diviser par 2 la consommation d’énergie par habitant et de multiplier par 3 la production d’énergies vertes. Notre communauté de communes a ainsi mis en place un Plan Climat-Air-Energie Territorial, à même d’agir sur la réhabilitation énergétique des logements, le tri des déchets, le gaspillage dans les cantines, les transports…
Préserver le patrimoine local va de pair avec le développement durable ?
Paul Quilès : Au niveau départemental, l’association Trifyl met par exemple en avant le biogaz, qui représente une alternative. À Cordes, située dans une Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager (ZPPAUP) nous avons un cahier des charges extrêmement précis, avec des choses que l’on a le droit de faire, d’autres que l’on n’a pas le droit de faire. Pour les habitants, mettre un panneau solaire sur leur toit peut se révéler compliqué. Mais, avec l’accord de l’architecte des bâtiments de France, nous en avons fait poser sur l’école bioclimatique à l’extérieur de Cordes : un bâtiment HQE (haute qualité énergétique), avec chauffage par pompe à chaleur, distribution de chaleur par radiateur à basse consommation, ampoules à économie d’énergie, etc. C’est un bel exemple de ce que l’on peut faire tout en respectant les prescriptions environnementales.